Dans le paysage financier malgache, la question du Bitcoin et des cryptomonnaies suscite un intérêt croissant. Récemment, un chiffre a été largement relayé : 100 millions de dollars de Bitcoin circuleraient à Madagascar. Qu’en est-il réellement ? Quelle portée donner à ce chiffre ? Nous livrons ici une analyse claire, fondée sur des données vérifiées et les déclarations officielles.
Le chiffre de 100 millions USD : flux ou stock ?
Il faut d’abord distinguer deux notions essentielles :
- Flux : volume total des transactions sur une période donnée (ex. : mois).
- Stock : montant total détenu à un instant précis dans un portefeuille ou un fonds.
Le chiffre de 100 millions USD correspond à une estimation des flux mensuels de cryptomonnaies en circulation sur le territoire malgache, selon les déclarations du Directeur général du SAMIFIN, Mamitiana Rajaonarison, lors d’une conférence en juin 2025 à Antananarivo source 1.
Ce volume regroupe :
- les transactions P2P (entre particuliers),
- les achats et ventes sur plateformes d’échange internationales,
- les transferts transfrontaliers impliquant des cryptomonnaies.
Il ne s’agit pas d’un fonds ou d’un investissement unique détenu à Madagascar.
Un marché en croissance mais non régulé
Malgré l’absence d’un cadre légal clair à Madagascar, l’usage des cryptomonnaies se développe, en particulier pour :
- faciliter les transferts d’argent,
- contourner certaines difficultés bancaires,
- répondre à une demande d’inclusion financière.
Selon un rapport du SAMIFIN (2024), la croissance des actifs virtuels dans le pays s’accompagne d’une vulnérabilité aux risques de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme source 2.
La Banque Centrale de Madagascar a émis plusieurs communiqués rappelant la nécessité d’une réglementation adaptée et d’une vigilance accrue source 3.
Analyse de l’impact économique
Le volume estimé à 100 millions USD mensuels est important, notamment pour une économie comme celle de Madagascar dont le PIB est environ 15 milliards USD (Banque mondiale, 2024).
Cet indicateur témoigne :
- d’une adoption réelle des cryptomonnaies par certains segments de la population,
- d’une économie parallèle numérique en pleine émergence,
- d’un potentiel pour l’innovation financière et l’inclusion.
Toutefois, il soulève aussi des interrogations sur la transparence, la protection des consommateurs, et la stabilité financière.
L’avis de l’analyste
En tant qu’analyste financier spécialisé dans les cryptomonnaies, voici mon point de vue :
« Le chiffre de 100 millions USD par mois reflète une dynamique importante, mais qui reste encore largement informelle et non sécurisée.
Madagascar doit agir rapidement pour mettre en place une régulation équilibrée, qui favorisera à la fois l’innovation, la confiance des investisseurs et la lutte contre les risques financiers.
Ignorer ces flux serait une erreur stratégique. »
- 100 millions USD en Bitcoin à Madagascar désigne le volume mensuel des transactions en cryptomonnaies et non un stock ou un fonds détenu localement.
- Ce chiffre souligne une adoption croissante des cryptos dans le pays, malgré l’absence d’un cadre réglementaire clair.
- Le défi majeur est de sécuriser ces flux via une régulation adaptée, pour protéger l’économie et les citoyens tout en soutenant l’innovation.
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