Analyse comparative et perspectives locales
Le choix entre moto thermique et moto électrique s’impose progressivement à Madagascar, sous l’effet combiné de la hausse du carburant, des incitations à la transition énergétique et de la volonté de moderniser les mobilités urbaines. Mais au-delà de la rentabilité immédiate, ce débat révèle aussi une opportunité pour les porteurs de projets : concevoir des solutions techniques et économiques adaptées à la réalité malgache.
Énergie : un coût divisé par neuf en moyenne
Un conducteur de taxi-moto qui parcourt 1 000 km par mois dépense en moyenne 140 000 MGA en carburant, contre moins de 16 000 MGA pour l’électricité. Cette différence provient du rendement élevé des moteurs électriques et du prix plus faible du kWh (397 MGA/kWh en moyenne résidentielle). Même avec les pertes de charge et les variations régionales, l’écart reste significatif.
| Comparatif (moyennes estimées) | Moto essence | Moto électrique |
|---|---|---|
| Prix d’achat neuf | 2 000 000 MGA | 6 500 000 MGA |
| Coût énergie / 100 km | 14 000 MGA | 1 588 MGA |
| Entretien mensuel (~1 000 km) | 140 000 MGA | 70 000 MGA |
| Autonomie | 250–300 km | 90–100 km |
| Coût total 3 ans (36 000 km) | 11 240 000 MGA | 9 592 000 MGA |
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Afficher ma publicitéLe frein principal reste le prix d’achat
L’électrique reste majoritairement importé, ce qui explique un prix d’entrée élevé. Cela freine l’adoption, notamment chez les jeunes indépendants et les chauffeurs informels. Le coût initial élevé est pourtant compensé par des économies sur la durée.
Un enjeu industriel pour Madagascar
La question centrale n’est donc pas uniquement de choisir entre deux options. Elle consiste à se demander si Madagascar peut concevoir une solution intermédiaire. Il pourrait s’agir de motos électriques plus accessibles, de kits de conversion, de plateformes de recharge adaptées ou de modèles hybrides simples. Certaines initiatives explorent déjà cette piste.
Une production locale, même à petite échelle, permettrait de réduire les coûts, renforcer la maîtrise technologique et créer de l’emploi dans l’assemblage, la maintenance ou la formation.
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